Lithophyse 52

Lithophyse 52

Lithophyse 52. Nos Agates lithophyses massif de l’Estérel  appelées aussi “oeil de poète “ont été recoltées dans les années 1972. Natif de la région je m’y rendais en vélomoteur! Ces fameuses lithophyses du massif de l’Estérel dans le Var correspondent  à des cavités, bulles de gaz des laves acides type rhyolites. Ces nodules sont remplis de calcédoine rouge à bleue. Sciées en tranches, et polies, elles dévoilent multitude de formes étranges et polychromes.

Les lithophyses sont une des formes de la silice qui peut revêtir un grand nombre de formes : agate, opale, calcédoine, silex, quartz. Les lithophyses se rencontrent sous formes de géodes, extérieurement brunâtres, verdâtres, rosâtres, grisâtres, blanchâtres avec des formes sphériques ou ellipsoïdales. La surface externe est souvent irrégulière, pustuleuse. Le diamètre moyen varie de quelques centimètres à plus de vingt centimètres parfois, voire beaucoup plus. Vues de l’extérieur, ces géodes ne semblent pas présenter beaucoup d’intérêt mais sciées et polies, on peut observer plusieurs parties : à l’extérieur, une croûte correspondant à des restes de rhyolite partiellement silicifiée et donc non altérée. A l’intérieur, des couches de couleurs diverses (rouge, rose, bleue, grise.) et de formes diverses. C’est de la calcédoine (silice microcristalline) colorée par des oxydes. Dans l’Estérel, ces géodes se trouvent dans les coulées de rhyolite du Permien entre 250 et 290 millions d’années. Elles sont généralement pleines et ne sont plus alors des géodes au sens strict. On les a baptisées lithophyses, du grec lithos, pierre et phusa, bulle.
Pour comprendre leur formation, il faut savoir que les coulées de lave contiennent très souvent des vacuoles de gaz parfois de grande taille. C’est à l’intérieur de ces vacuoles que la silice se dépose ce qui leur donne une dureté et une inaltérabilité remarquables. Pour comprendre cette structure, il faut savoir que la cavité formée au départ (ancienne bulle de gaz) s’est retrouvée pleine d’eau chaude après sa formation, soit au moment de l’éruption, soit plus tardivement. Cette eau chargée de substances dissoutes provient d’une eau intersticielle qui a diffusé dans les roches en se chargeant de minéralisations. Cette eau a permis la précipitation du gel colloïdal de silice qui a rempli plus ou moins la cavité. Ce gel s’est transformé en calcédoine par la suite. Puis leurs conditions de dépôt devenues favorables, les autres minéraux se sont déposés. L’espace restant, lorsqu’il existe, a pu être rempli par du quartz.