Bien que le genre exact “Onia” ne corresponde pas à une classification standard, l’énoncé fait très probablement référence aux Olenidae, et plus spécifiquement au genre Olenus, dont de nombreuses espèces sont en effet caractérisées par des yeux très réduits, voire l’absence totale d’yeux.

La cécité ou la forte réduction des yeux chez ces trilobites est une adaptation remarquable aux conditions de vie particulières :

• Environnement Profond (Aphotique) : Ces espèces vivaient dans des bassins marins profonds ou des environnements de plateforme externe, où la lumière du soleil ne pénétrait pas (zone aphotique). Dans ces conditions, les yeux deviennent inutiles.
• Faciès Olénides (Anoxie) : Les Olenidae sont souvent associés à des schistes noirs riches en matière organique (appelés faciès olénides). Ces environnements, caractérisés par une eau stagnante et un fond marin pauvre en oxygène (anoxique), étaient toxiques pour la plupart des autres organismes benthiques.
• Morphologie : Les Olenidae ont développé plusieurs adaptations à ce mode de vie :
  • Corps Plat et Mince : Leur carapace est généralement mince (non épaisse) et aplatie, une caractéristique associée aux organismes benthiques vivant sur des fonds sédimentaires meubles et pauvres en oxygène.
  • Rachis Étroit : Le lobe axial (rachis) est souvent étroit, tandis que les lobes latéraux (plèvres) sont larges et peuvent être nombreux (jusqu’à 15 segments thoraciques pour certains genres comme Olenus).
  • Métabolisme Lent : On pense qu’ils avaient un métabolisme très lent pour survivre dans ces eaux anoxiques et froides

Des études suggèrent que les Olenidae, notamment le genre Olenus, ont pu développer une relation symbiotique avec des bactéries sulfato-réductrices.

Ces bactéries prospèrent dans les environnements anoxiques en utilisant le soufre plutôt que l’oxygène, produisant ainsi une source de nourriture stable pour le trilobite, lui permettant de coloniser des niches écologiques inaccessibles à la plupart des autres animaux.