Strombus bubonius

Le nom scientifique Strombus bubonius Lamarck, 1822, est le terme historique et populaire, mais il est considéré comme invalide par la majorité des malacologues modernes.

Bien qu’il soit devenu l’emblème des mers chaudes du Pléistocène supérieur (la « Faune Sénégalaise »), ce genre de grands gastéropodes était déjà présent dans les bassins méditerranéens et atlantiques au Pliocène (5,3 à 2,5 millions d’années).

Les fossiles de ce type de gastéropode sont abondamment documentés en Espagne, en particulier dans les dépôts marins qui témoignent des mers chaudes du Néogène.

• Estepona (Sud-Ouest de l’Espagne) : Les assemblages du Pliocène (Zancléen et Piacenzien) y sont très riches. Bien que la faune y soit très diversifiée, la présence de grands gastéropodes comme l’ancêtre de P. latus (ou des espèces très proches) est attestée et participe à l’assemblage tropical/subtropical de cette période.
• Bassin du Guadalquivir (Basse Andalousie) : Des faunes du Pliocène inférieur (Zancléen) dans ce bassin atlantique ont également révélé des taxons indiquant des conditions chaudes, similaires à celles que l’on trouve en Italie et dans d’autres régions méditerranéennes.

Des fossiles de Strombus bubonius (ou Persististrombus latus) ont été intensivement étudiés dans les terraces marines de la région d’Almería, dans le sud-est de l’Espagne.

• Pliocène : La lignée ancestrale du Strombus bubonius est présente au Pliocène.
• Pléistocène (Tyrrhénien) : C’est toutefois durant l’Interglaciaire Tyrrhénien (stade isotopique marin MIS 5e, il y a environ 125 000 ans) que l’espèce devient un marqueur stratigraphique majeur. Des datations aux isotopes de Thorium et Uranium sur ces fossiles d’Almería ont confirmé leur présence durant ces épisodes de haut niveau marin et de réchauffement.

L’importance majeure de ce fossile, qu’il soit Pliocène ou Pléistocène, réside dans son statut d’indicateur de Paléoclimat chaud.

• Espèce Tropicale : L’espèce actuelle et ses prédécesseurs fossiles sont typiques des eaux de la Faune Sénégalaise (Ouest-Africaine).
• Témoin de la Chaleur : Sa présence au Pliocène en Espagne, ainsi que sa réapparition au Pléistocène (période Tyrrhénienne), démontre l’existence de fenêtres climatiques où les températures marines en Méditerranée et sur la façade atlantique ibérique étaient nettement plus élevées qu’elles ne le sont aujourd’hui. Ces épisodes de réchauffement ont permis la migration de faunes tropicales vers le nord.