Gryphaeas arcuatas

Gryphaeas arcuatas. C’est une espèce éteinte de mollusque bivalve appartenant à la famille des Ostréidés (huîtres), célèbre pour son abondance et sa forme très particulière, qui lui a valu le surnom populaire de “Sabot du Diable”.

Gryphaea arcuata présente une coquille inéquivalve et très asymétrique, caractéristique de son mode de vie benthique.

La grande, très bombée (convexe), et profondément arquée, donne l’aspect d’une griffe ou d’un sabot. Cette valve servait de base pour stabiliser l’animal dans la boue.

L’umbo (sommet de la coquille) est fortement enroulé vers l’arrière, accentuant la courbure de la valve.

La surface est généralement lisse ou présente de fines lignes de croissance concentriques, souvent de couleur foncée (gris à noir) en raison de la fossilisation dans des sédiments marins riches en matière organique.

La petite valve est beaucoup plus petite, plate ou légèrement concave, et sert de “couvercle” à la grande valve. Elle est souvent difficile à trouver intacte, car elle est plus fragile.

La Gryphaea arcuata est un excellent fossile stratigraphique, c’est-à-dire qu’elle est utilisée pour dater les couches de roches dans lesquelles elle est trouvée.

• Période : Elle a vécu durant le Jurassique Inférieur (ou Lias).
• Étages : Elle est typique des étages Hettangien et Sinémurien, constituant un marqueur temporel fiable.

Son apparition et sa disparition relativement rapides à l’échelle des temps géologiques en font un indicateur précis.

Gryphaea arcuata était adaptée à des fonds marins spécifiques :

• Habitat : Elle affectionnait les mers peu profondes et les plateformes continentales calmes, avec un substrat boueux ou vaseux.
• Mode de Vie : Les Gryphaea ne se fixaient pas comme les huîtres modernes, mais vivaient couchées sur leur grande valve, l’enroulement de cette dernière leur permettant de ne pas s’enfoncer dans la vase.
• Alimentation : Comme toutes les huîtres, c’était un organisme filtreur.

Ce fossile est très répandu dans de nombreux gisements du Jurassique en Europe, notamment en France, au Royaume-Uni (où il est aussi appelé Devil’s Toenail), et en Allemagne, témoignant de l’étendue de la mer jurassique à cette époque.